Optimiser les coûts de nos produits, ou comment démocratiser la musique Hi-Fi
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“Vu la différence de prix je serais surpris que l’Octavio fasse mieux.”
Nous avons déjà entendu cette phrase un bon nombre de fois, peut-être trop. Mais ceci ne sous-entend pas qu’elle ne soit pas justifiée, au contraire.
Comment expliquer qu’un produit puisse être plus compétitif et plus accessible qu’une autre ? Comment justifier une telle différence de prix sur un même secteur ?
Nous avons choisi de détailler dans la mesure du possible et de manière objective ce qui peut expliquer ces différences de coûts qui peuvent parfois être importantes, voir très importantes. Nous détaillerons également ce qui peut expliquer qu’Octavio soit aussi accessible, tout en répondant à nos exigences en terme de satisfaction produit.
NB : Il est important de noter que cet article n’a pour but ni de dénigrer certaines marques ou certains produits, mais simplement de donner certaines clés pour justifier un sujet qui nous semble important. C’est pour cette raison qu’aucune marque, produit ou distributeur ne sera cité dans cet article.
Comment optimiser les coûts
La conception, l’industrialisation ou la commercialisation sont autant d’étapes qui peuvent facilement justifier d’un coût final plus ou moins important pour le consommateur. Nous allons ici détailler chacune de ces étapes, du moins pour le domaine où s’exerce notre expertise : l’audio.
Aux prémices du produit : design et conception
Vous vous réveillez un beau matin avec une nouvelle idée de produit en tête. C’est une première brique, mais comment la concrétiser ?
C’est ici que commence la R&D. Ce développement pourra-t-il se concrétiser entièrement en interne ? Aurez-vous besoin d’un bureau d’étude (plus ou moins coûteux suivant l’expertise nécessaire) ? Aurez-vous besoin de vous appuyer sur les compétences d’un designer ? Tous ces coûts sont autant d’investissement qui seront bien entendu répercutés sur le prix final du produit.
On a souvent tendance à l’oublier, mais le prix d’un produit ne se résulte pas à ses matières premières.
Prendre un peu de farine, de levure et de sel ne vous donnera jamais une baguette de pain. L’expertise du boulanger, la main d’oeuvre, le temps passé ou l’outillage nécessaire sont autant d’investissements qui justifient aujourd’hui également le prix d’un produit, mais nous aurons tout le plaisir de détailler cette partie plus tard.
Dans notre secteur comme dans d’autres souvent liés au domaine de la tech, l’utilisation de certaines technologies ou compatibilités peuvent impliquer des coûts de licence importants pour le fabricant. Ceux-ci peuvent être initiaux, annuels ou encore sous forme d’une taxe par produit vendu. Bien entendu, ces coûts sont confidentiels.
Industrialisation et assemblage : une question d’équilibre
Une fois votre produit conçu et prêt à être lancé en production vient la question de l’industrialisation.
Le coût de cette industrialisation sera principalement régi par deux facteurs : la qualité et la quantité. L’utilisation de composants électroniques avancés, des matériaux durables ou des matières recyclables peuvent ainsi justifier une hausse du coût total par pièce. Un effet d’échelle peut néanmoins permettre de baisser grandement le coût unitaire de chaque pièce pour des quantités plus importantes.
Certains outillages peuvent être nécessaire pour lancer la production de certaines pièces (comme un moule de production pour un boîtier plastique ou aluminum).
Paradoxallement, travailler avec des acteurs locaux implique dans la plupart des cas un coût plus important qu’une production délocalisée à l’étranger.
Bien choisir son canal de commercialisation
Vous voilà maintenant avec votre produit tout frais, sorti d’usine, assemblé, packagé et prêt à être livré.
Il faut maintenant trouver votre client et lui proposer tout naturellement une manière de vous connaître et d’acheter votre produit. On peut ainsi réduire les canaux de commercialisation à de la vente en ligne et de la vente en boutique.
Prévoir une vente en boutique veut donc dire prévoir une commission plus ou moins importante pour votre distributeur. À la manière de votre production, plus la quantité demandée par votre distributeur sera importante, plus la commission le sera également. Néanmoins, son importance peut être cruciale pour votre produit. En effet, se passer d’un distributeur c’est également se passer de clients potentiels, d’une notoriété et de précieux conseils. Et tout comme vous, ce distributeur a besoin de faire tourner sa boutique.
Prévoir une vente en ligne permettrait donc d’éviter des commissions, mais certaines ventes en ligne impliquent également de passer par des distributeurs (des marketplaces). Il est toujours possible de commercialiser votre produit par votre propre canal de commercialisation : votre site internet. Mais il ne suffit pas qu’il soit en ligne, il faut également vous faire connaître. Et c’est ici que rentre en jeu la communication.
Communiquer, la clé du succès si vous faites cavalier seul
Le dernier coût à prévoir est relatif à votre communication, un bon moyen de vous faire connaître par vos futurs clients. La liste est aussi longue que les choix possibles : revues sponsorisées en presse, publications sponsorisés sur les réseaux sociaux, communication appuyée par des influenceurs, publicités dans les médias (presse ou en ligne)…
Le point d’honneur entre artisanat et industrie
Vous l’aurez compris, au delà d’une question de qualité, une question de quantité rentre régulièrement en compte. Il est ainsi assez facilement concevable qu’une conception produite à moindre échelle ou que son développement implique un main d’œuvre plus importante soit proposée à un tarif moins accessible.
L’artisanat impliquera donc des quantités limitées résultant généralement par un coût plus élevé mais justifié par une expertise, parfois des degrés de personnalisation et un objet plus ou moins unique. Là où l’industrie pourra avoir un coût plus faible, avec les certains défauts qu’on lui connaît.
Comment nous essayons de démocratiser un secteur
Vous avez maintenant toutes les clés en main pour comprendre mieux ces enjeux de coût face à la conception, production et commercialisation d’un produit. Mais comment réellement justifier le coût de nos produits, parfois jusqu’à 10 fois inférieur à des solutions concurrentes sur certains aspects ?
Optimiser les coûts de conception
Nous faisons un maximum pour maitriser les coûts dès la conception du produit. Comment ? En internalisant un maximum de compétences, pour éviter des coûts de sous-traitance. En effet, notre équipe est en charge de l’étude autour des fonctionnalités voulues de nos produits auprès des clients potentiels, du design, du choix des matériaux et des composants.
Le choix des fonctionnalités est essentiel. Nous faisons le choix de proposer le maximum de fonctionnalités avec le moins de concessions possible, mis à part quand elles viendraient faire grimper de manière significative le prix du produit. De plus, dans la majorité des cas, ces concessions concerneront des aspects très pointus, désirés par un faible nombre de personne. Ainsi, nous ne pourrons répondre à l’intégralité des besoins des plus exigeants, mais pourrons répondre aisément aux besoins les plus communs à un tarif maîtrisé.
Une fois tous ces aspects validés vient l’optimisation des coûts des composants. Nous concevons ainsi un certain nombre de prototypes afin de comparer la qualité des composants achetés face à leur prix d’achat, afin de trouver la solution la plus optimisée à un prix donné.
Si notre produit implique une technologie ou fonctionnalité déjà disponible et utilisable en tant que tel, nous ne passerons pas des mois à ré-inventer la roue pour proposer quelque de similaire (ou parfois en dessous des capacités possible, car des solutions spécifiques sont généralement conçues par des sociétés dont leur expertise n’est plus à refaire). Ce gain de temps impliquera donc des coûts de R&D amoindris, donc un coût plus faible.
Maîtriser les coûts d’industrialisation et d’assemblage
Nous essayons toujours dans la mesure du possible de travailler avec des partenaires locaux, du moins quand nos quantités nous le permettent. C’est pourquoi, à l’heure où je vous écrit, notre production électronique ne peut être rapatriée en France, car nos quantités de production nous obligeraient à faire monter grandement le prix final de nos conceptions, là où notre exigence première est de rendre ce monde de la Hi-Fi plus accessible.
Maîtriser les coûts d’industrialisation c’est également penser intelligemment nos pièces. C’est opter pour des boîtiers avec des formes simples avec un seul coloris disponible. C’est penser notre système électronique en plusieurs parties pour des réparations plus optimisés en remplaçant en SAV uniquement la pièce défectueuse. C’est penser une alimentation externe sur notre amplificateur pour une maintenance simplifiée, quand c’est aujourd’hui la première source de panne dans ce marché.
Puis vient l’étape d’assemblage. Un des critères de conception de nos produit est leur temps d’assemblage, qui doit être le plus optimisé possible. Cela facilite aussi bien le coût d’assemblage que la possibilité de réparation et de démontage de nos produits en cas de SAV. Cette étape est d’ailleurs effectuée en interne par notre équipe afin de réduire des coûts de sous-traitance (et pour être honnête, c’est un bon moyen de penser à autre chose pour notre équipe !).
Trouver un terrain d’entente avec nos partenaires commerciaux
Concernant la partie commercialisation, nous avons fait le choix d’être disponible à la fois en ligne et en boutique. C’est un choix que nous n’avons jamais regretté, car nos partenaires ont toujours su obtenir notre confiance et notre entière satisfaction. Leurs conseils nous sont très bénéfique, leur soutien incommensurable, et leur utilité cruciale pour notre développement.
Néanmoins, nous faisons une importante sélection sur nos partenaires pour d’abord s’assurer que nos volontés et notre vision sont communes, qu’ils seront vous être de bons conseils, et que les conditions commerciales nous permettent de rendre accessible nos produits.
Enfin, nous essayons du mieux que nous pouvons de nous faire connaître par des moyens de communication raisonnables, nous impliquant de tirer un trait sur certains rêves d’enfant, comme entendre parler de notre produit sur des médias de renom. Mais ne perdons pas espoir, ce type de mise en avant nous sera toujours possible à titre gracieux par certains journalistes (du moins, certains médias spécialisés nous ont prouvé que ceci était possible…).
Une question, une remarque ? Postez-la en commentaire, nous vous répondrons au plus vite.
David de l’équipe Octavio